thème : sans-papiers
Réagir (0)EnvoyeriCalPartager

samedi 27 février 2010 à 15h

3 parties : 1 2 3

Manifestation pour la suppression du Ministère de l’immigration et de l’identité nationale

manif

De la Place de la Bourse au Ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale

Le colonialisme et ses produits dérivés ont aujourd'hui de nouvelles formes et de nouvelles dynamiques, qui s'inscrivent  dans la réaction mondialisée contre tous les acquis des luttes populaires de la deuxième moitié du XXe siècle.

En France, le Ministère de l’identité nationale, de l’immigration et du codéveloppement, c’est le Ministère de la rafle et de la honte, c’est le Ministère des colonies. En créant un « Ministère de l’immigration et de l’identité française », puis en organisant avec le ministre Besson un « Grand débat » sur l’identité nationale qui mobilise les moyens de l’Etat, Nicolas Sarkozy encourage et organise le racisme dont l'islamophobie et la stigmatisation d’une partie de la population.

Ouvertement ciblés, les musulmans, destinataires d'une loi annoncée sur la Burqa, en butte aux faux dérapages/vraies insultes d'un Hortefeux ou d'une Morano, ministres en exercice d'un gouvernement qui tombe le masque. Le Président de la République met aujourd’hui en cohérence ses idées développées dans les discours de Marseille, Toulon et Dakar avec ses actes. C’est tout simplement la réintroduction d’un «Ministère des colonies» qu’il impose à la France. Comme l’ont déclaré les historiens et démographes qui ont démissionné des instances du musée de l’immigration : «Associer immigration et identité nationale, c’est inscrire l’immigration comme « problème pour la France et les Français dans leur être même ». C'est utiliser sans vergogne la technique déjà éprouvée du « bouc émissaire », afin de dresser les gens les uns contre les autres et les détourner des vrais problèmes. C'est aussi permettre à un système toxique de perdurer en privilégiant les véritables responsables de la crise, bénéficiaires d'une mondialisation inhumaine.

Ce Ministère utilise des méthodes dignes du temps des colonies: rafles de sans-papiers, contrôle d’identité au faciès illégaux, contrôle dans les restaurants, les cafés, les épiceries, devant les écoles, dans les hôpitaux, jusqu'aux administrations (centres de Sécurité Sociale, impôts, pôle emploi) cyniquement invitées à la délation. Il organise des centres de rétention surpeuplés avec miradors, barbelés, fouilles, contrôles et vexations. La police expulse des familles arrêtées au petit matin à leur domicile. Au nom de l’identité nationale on démantèle le droit d’asile, on renvoie des Afghans dans un pays en guerre après les avoir traqués, et on casse le droit au regroupement familial. La politique dite de  « codéveloppement » n’est qu’un trompe l’œil permettant la continuation des politiques néo-coloniales. L’« immigration choisie » débouche sur un pillage des cerveaux qui renforce le pillage des ressources naturelles des pays d’émigration, rendu possible par l’usage de la dette et la complicité des dictateurs africains « amis de la France ». Cette grande famille françafricaine sera d'ailleurs au complet pour le défilé du 14 juillet en cette année 2010, cinquantenaire hypocrite des indépendances africaines.

Cette politique anti-immigrés se double d’une stigmatisation et d’une ségrégation des quartiers populaires  qu’il s’agit de quadriller à l’aide des BAC et des CRS. Lors des émeutes de novembre 2005, le pouvoir avait même été jusqu’à appliquer de nouveau la loi sur l'état d'urgence utilisée durant la guerre d’Algérie.

Malgré les promesses faites à la suite des mouvements de protestation et de la grève générale contre la « Pwofitasyon »,  dans les territoires d’outre-mer, les pratiques coloniales perdurent comme le montrent les révoltes sociales actuelles.

Au mois de février le Ministre Besson rendra son rapport sur l’« identité nationale ». A un mois des élections régionales, le pouvoir veut utiliser la haine contre les immigrés et leurs descendants pour siphonner les voix du Front national. Nous devons refuser cette politique qui sème la division et nous appelons à une manifestation pour la suppression  du ministère de l’Immigration. ` Cette manifestation est organisée cinq ans aprèsle vote de la loi sur la colonisation positive et dans le cadre de la 5e semaineanticoloniale du 19 au 28 février 2010

Le 23 février 2005, l’Assemblée nationale votait un amendement qui consacrait « le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord » alors que pendant plus de quatre siècles le colonialisme français a participé activement à la traite négrière, au pillage et à l'oppression violente de peuples dont elle a pillé les richesses, détruit les cultures, ruiné les traditions, nié l’histoire, effacé la mémoire.

Nous avons fait reculer le pouvoir il y a cinq ans qui a du supprimer l’article 4 de la loi colonialiste du 23 février 2005. Nous pouvons le faire reculer aujourd’hui en exigeant et en obtenant la suppression du Ministère de l’Immigration. Participons à la création d’un ministère de la décolonisation et de l’égalité réelle. Obtenons la régularisation de tous les sans-papiers et le droit de vote des immigrés. Construisons et préparons dès maintenant  les changements et propositions permettant de sortir du colonialisme !

Tous ensemble exigeons, la suppression du

Ministère de l’immigration et de l’identité nationale !

Tous ensemble pour sortir du colonialisme !

Premiers signataires: AAW (Americans Against the War), ACCA (Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui), ACTIT, AFASPA, Afriques en lutte, ALBA-France, Les Alternatifs,  Alternative libertaire, AMF (association des Marocains en France), ASDHOM, ATMF, ATTAC, Au Nom de la Mémoire, CAAC-Comores, CADTM-France, CCIPPP,  CEDETIM, Cercle Bolivarien de Paris, Cercle Frantz Fanon, Conscience Musulmane, Coordination Nationale des Sans Papiers, CMF, CRI (Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie), CREF, Droits Devant, El consejo pro-Bolivia, ENAAC, FASE (Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique), FCD (Fédération des Congolais de la Diaspora), FETAF, Fondation Frantz Fanon, FTCR, Génération Diversité, Identité Plurielle, Les Indivisibles, Ishtar,  Ministère de la Régularisation de Tous les Sans Papiers, Les Oranges,  MCD, MJKF, MQJS (Mouvement des Quartiers pour la justice sociale), MRAP, NPA, Association d'Objecteurs de Croissance AdOC, Panthères roses, Peace Breather, PCF, PCOF, Pôle Ethique, Réseau Frantz Fanon International, Respaix Conscience Musulmane (RCM), Réveil des Consciences, Survie, UJFP, Union Syndicale Solidaires,  USTKE, Les Verts, La Voie Démocratique, ZEP, 93 au cœur de la République

document au format PDF:

Source : http://www.solidaires.org/article28857.html
Source : liste de diffusion Anticolonial, reçu le 31 décembre 15h
Source : http://www.anticolonial.net/spip.php?article3...
Source : message reçu des organisateurs le 23 janvier 16h
Source : liste de diffusion Anticolonial, reçu le 1 février 23h


1 2 3

Notre identité n’est pas nationale !

Appel Alternative libertaire pour la manif du 27

Le grand débat sur l’identité nationale, Le Pen en a rêvé, Besson et le gouvernement l’ont fait. Contre ce débat, sa vocation et ses conséquences racistes, la mobilisation s’organise pour obtenir la suppression du ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale.

L’identité nationale est un moyen de diviser pour faire oublier la crise économique et ses conséquences pour les classes populaires, détourner l’attention et éviter que la colère ne s’abatte sur les responsables de cette crise : le gouvernement et les capitalistes. L’identité nationale est ainsi employée pour dissoudre la conscience d’appartenir à une seule et même classe, celle des prolétaires.

Le roman nationaliste

C’est bien de nationalisme dont il s’agit avec le débat proposé par Éric Besson. Le nationalisme a besoin d’un grand récit fédérateur reposant sur un ensemble de rites (La Marseillaise) et d’emblèmes (du coq gaulois au buste de Marianne) afin de s’auto-entretenir. Le grand récit que le nationalisme propose, c’est celui d’un « nous », fort et fier, qui s’oppose à un « eux », les « étrangers », définis comme une menace pour la société. Cette vision du monde a engendré certaines des pires catastrophes que l’Europe et le monde ont vécues ces deux derniers siècles.

Contre les discriminations

Face à cette offensive réactionnaire, il est urgent de retourner le débat à l’avantage des victimes du racisme d’État. En premier lieu, le ministère de l’Identité nationale est celui qui s’acharne à refuser de délivrer les documents administratifs permettant aux travailleuses et travailleurs migrant-e-s d’être en règle. Ce ministère est ainsi la machine qui fabrique les « sans papiers  », et qui dans le même mouvement appelle au sursaut de la nation face à la prétendue menace qu’ils et elles feraient planer. Pour le gouvernement, la libre circulation des marchandises et des capitaux ne pose aucun problème, mais celle des humains pose problème, surtout lorsqu’ils ne sont ni riches ni blancs.

Mais les sans-papiers ne sont pas les seuls visés par ce débat. Les immigrés présents ici depuis des décennies ainsi que leurs enfants ou petits enfants de nationalité française sont implicitement visés : leurs cultures, leurs religions ou leurs langues sont aussi désignées comme une menace pour l’identité de la « France éternelle » ! Ce qui ne fait jamais débat en revanche ce sont les violences racistes et les crimes policiers impunis. Ce sont les discriminations au logement et à l’emploi, vécues par les enfants d’immigrés, les contrôles de police au faciès jusqu’à plusieurs fois par jour. Ce sont enfin les conditions de vie dans les quartiers populaires. C’est de ces questions qu’il faut débattre, pour lutter contre toutes les injustices que vivent dans ce pays les racisé-e-s, c’est à dire les personnes sans cesse renvoyées à leur couleur de peau et à leurs origines.

Enfin, l’identité nationale que nous combattons c’est aussi celle d’un État qui participe aujourd’hui à l’occupation de l’Afghanistan et a mené bien d’autres expéditions militaires avant, impose une domination néo-coloniale aux pays d’Afrique et dans les confettis de son empire comme aux Antilles ou encore soutient la politique de l’État d’Israël.

C’est pourquoi Alternative libertaire appelle à manifester le samedi 27 février 2010 à 15h, Place de la Bourse à Paris, pour exiger la suppression du Ministère de l’immigration et de l’identité nationale et contre le racisme d’État.

Source : liste de diffusion Anticolonial, reçu le 10 février 20h


1 2 3

Pétition pour la suppression du "Ministère de la honte"

La création d’un ministère chargé de l’immigration et de l’identité nationale est une honte pour la France. Ce ministère met son administration au service de la diffusion d’une xénophobie d’État, qu’a parfaitement illustré l’ouverture du débat sur l’identité nationale, avec son lot des dérapages, qui n’ont été que l’explicitation de cette politique.

Désormais, il ne se passe pas une semaine sans qu’un élu de la République, un ministre, un responsable politique ne prononce des paroles de rejet et d’exclusion. Minarets, port du voile intégral, drapeaux dans les stades ; le débat est transformé en machine à exclure et à stigmatiser.

anticolonial.jpgDepuis deux ans et demi, ce ministère s’est donné des objectifs chiffrés d’expulsion d’étrangers.

Il a organisé des rafles de sans-papiers, instauré le délit de solidarité, décidé l’expulsion des exilés vers l’Afghanistan au mépris du droit d’asile. Il est à l’origine de la multiplication des contrôles d’identité au faciès, avec sa politique du chiffre, et de la naturalisation à la carte, préfecture par préfecture, rompant ainsi avec le principe d’égalité. La politique d’immigration choisie se traduit par un pillage des cerveaux, qui s’ajoute à l’exploitation des ressources naturelles des pays d’immigration.

Il est responsable d’un climat de soupçon où l’administration vient à réclamer à des citoyens français de prouver leur nationalité.

Nous avons une certaine idée de la France, que le ministère de l’identité nationale et de l’immigration souille chaque jour. Nous en avons assez de la politique du bouc-émissaire, qui s’abat sur des populations déjà fragilisées et reléguées, pour des simples raisons électoralistes. C’est pourquoi il est temps aujourd’hui de manifester tous ensemble notre attachement aux valeurs de fraternité et de solidarité, contre un ministère digne du temps des colonies.

Nous appelons à descendre dans la rue le 27 février à 15h00 de la Place de la Bourse au ministère de l’identité nationale et de l’immigration et partout en France devant les préfectures où se sont déroulés les débats nauséabonds sur l’identité nationale, pour manifester notre refus de cette politique et exiger la suppression de ce Ministère de la honte.

Premiers signataires :

  • Christine Delphy,
  • Jean Pierre Dozon, anthropologue, Directeur d’études à l’EHESS, Directeur de recherche à l’IRD,
  • Olivier Ferrand,
  • Monseigneur Jacques Gaillot,
  • Vincent Geisser,
  • François Gèze, éditeur,
  • Éric Guichard, Maître de conférences ENSSIB,
  • Jean Guiloineau, auteur - traducteur,
  • Alain Joxe,
  • Olivier Lecour Grandmaison, historien,
  • Gilles Manceron, historien,
  • Alain Ruscio, historien,
  • Christelle Taraud, historienne,
  • Louis - Georges Tin,
  • Jérôme Valluy, politiste, maître de conférences à Paris 1
  • Rada Ivekovic, philosophe
  • Emmanuel Dockès, Juriste

Source : http://www.anticolonial.net/spip.php?article3...

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/10513